Tout nuit, tout noir, la lune claire dans le soir,

Pénètre mes carreaux de sa douce lueur

Admire sa couleur d'argent dans le miroir

Et sa tristesse de grâce embaume mon cœur.

Je pense toujours et sans cesse, je pense à toi 

Tu me sembles bien loin comme l'astre éclairé

Laissant dans tout mon corps un manque de tes bras

Laissant dans tous mes sens l'envie de t'aimer.

Aujourd'hui, ici-bas dans ce monde courtois
Je croyais, j'espérais, innocemment,
Que les Hommes s'entraidaient, bienveillants
Que personne ne se perdait, aucune fois.

Mais voilà ce soir, dans ce bien trouble brouillard
Je ne trouve plus mon triste chemin.
La Terre, mes camarades lointains, 
Malheureuse aurait-elle perdu son phare ?

Mon navire vogue sur les vagues tumultueuses
Les vagues d'un chagrin, d'un appel au secours 
Mon cœur pleure, une mort, une mort pieuse.

Où êtes vous, compagnons, frères de toujours ?
Laisserez-vous un marin en détresse,
Un marin dans sa tombe seul à la messe ?